Le varroa est présent dans toutes les ruches et il est tout à fait illusoire de penser pouvoir l’éradiquer complètement et définitivement. L’abeille doit apprendre à « vivre avec » et un des rôles de l’apiculteur est d’essayer de l’aider à y arriver. Pour ce faire, il faut traiter contre le varroa avec comme objectif de maintenir la pression parasitaire à un niveau acceptable permettant un développement harmonieux de la colonie. Il faut donc faire des traitements réguliers à des moments bien précis.

 


Pourquoi la lutte contre le varroa est-elle peu efficace ?


En premier lieu, il faut rappeler que le varroa est un petit acarien qui est apparu dans nos contrées dans les années 1984-1985. Le traitement avec un premier médicament acaricide a été efficace jusque dans les années 1995. Des résistances sont alors apparues suite à des pratiques non-conformes et empiriques (sous-dosage, utilisation de « substituts » moins onéreux, fabrication artisanale de traitements, …).

Actuellement, on estime que la majorité des apiculteurs ne traitent pas leurs colonies.
Et ceux qui agissent, le font souvent mal :

  • soit ils utilisent des produits peu efficaces comme les huiles essentielles ou des soi-disant acaricides (légers)
  • soit ils traitent à un mauvais moment (trop tardivement, par des températures inadaptées…)

 


La clé de la lutte : Quand faut-il traiter ?


Deux points importants sont à dégager:

  1. Le cycle de l’abeille:
    Les œufs des abeilles qui passeront l’hiver (celles qui ont la durée de vie la plus longue et qui permettront la remise en route de la colonie lors des premiers beaux jours de printemps) sont pondues par la reine, dès la fin juillet.
  2. Le cycle du varroa se déroule en deux phases :
  • une phase phorétique sans reproduction et qui se passe sur les abeilles adultes. On peut la résumer à juste un moyen de contamination
  • une phase de reproduction qui se déroule dans le couvain fermé

L’objectif du traitement sera donc de favoriser la naissance d’abeilles d’hiver SAINES.

Pour y parvenir, il faut appliquer un traitement réellement acaricide (dur) avant la ponte des œufs qui donneront naissance aux abeilles d’hiver pour éviter le cycle du varroa dans le couvain. L’idéal est d’effectuer un traitement en deux temps :

  1. Un traitement d’été le plus tôt possible dès la fin de la miellée et suffisamment long.
    Pour savoir quand traiter, l’idéal est de surveiller la « chute des varroas » sur un plateau mis sous le fond grillagé durant toute la miellée. Dès que la chute augmente fortement, cela signifie que le taux d’infestation de la colonie augmente aussi. Il revient donc à l’apiculteur de décider s’il est opportun d’interrompre la miellée, faute de quoi il risque de compromettre le bon hivernage de la colonie…
    L’idéal est d’utiliser des médicaments qui ne dérangent pas les abeilles et qui sont efficaces (languettes avec un acaricide de contact) et ce pendant environ 12 semaines afin d’avoir un contact prolongé avec le parasite.
    Ce traitement d’été-automne à lui seul est souvent insuffisant car pendant toute cette période, la reine continue à pondre et des varroas peuvent encore persister dans le couvain.
  1. Un traitement d’hiver.
    A effectuer vers la mi-décembre, quand les conditions climatiques permettent l’ouverture rapide de la ruche. L’idéal est d’utiliser un médicament réellement efficace à base d’un acaricide systémique, c’est-à-dire qui se concentrera dans l’hémolymphe des abeilles.

 

Pour un traitement efficace du varroa, consultez votre vétérinaire.